2022-2023 Vidéo Dashcam 8 min, en boucle.
D’après PP. Pasolini – L’article des lucioles
et Georges Didi-Hubermann – la Survivance des Lucioles
En soutien au collectif Solidarité Migrants Wilson.
Des images en fish-eye se succèdent, projetées au mur. On y suit des motards identifiés par des gilets réfléchissants, dans une nuit de pixels. Nous sommes dans une caméra torsale embarquée, dans Paris, non pas par des policiers mais des citoyens en maraude.
« Sur le temps d’un hiver, on a roulé à la recherche de personnes en exil : après avoir fui des conflits armés ou la pauvreté, iels se cachent des intempéries et désormais de la police. Souvent déboutés du droit d’asile, parfois tombés dans l’alcool ou le crack. Au point qu’une maraude à moto a dû être mise en place pour les retrouver, de semaines en semaines. Ainsi se perpétue la terrible mise à l’écart que l’on a vue sur des îles grecques et à Calais, cette fois dans Paris.
Je portais une caméra par sécurité, en cas d’accident ou de constatation d’une bavure. Dans les rushs, on ne distingue pas les individus, les lampadaires nous en aveuglent. Ils agissent comme les «projecteurs fascistes» décrits par Pasolini dans sa disparition des lucioles.
J’ai archivé, puis monté les moments de route, bout à bout en ce qu’ils incarnent le mieux nos recherches sans fin. Puis, au fusain et au pastel sur mes propres casques de moto j’en ai dessiné des instantanés, comme des souvenirs fixés à leurs surfaces. »